Le Monde Sélection Jazz nouveautés "Sans Frontière" Michel Fernandez Quartet par Sylvain Siclier - 03/07/20-
Pochette de l’album « Sans frontière », de Michel Fernandez Quartet. DREAMOPHONE/SOCADISC
Saxophoniste au phrasé lyrique, dont la sonorité, la manière de revenir vers un motif et d’en tirer tous les développements sont probablement à trouver chez John Coltrane, Michel Fernandez mène
un quartette acoustique très exact dans le jeu – Benoît Thévenot, piano, François Gallix, contrebasse, et Nicolas Serret, batterie –, l’emploi d’inspirations venues des musiques d’Afrique,
d’Orient ou du monde hispanophone et les approches du free. Une veine que l’on entend nettement dans des compositions écrites par le saxophoniste (Soledad, No Border), Serret (Un
arbre planté), le quartette (Spirit, Duty Free), un arrangement d’un titre traditionnel (La Forêt de Bougarabou) ou la reprise d’Hasta Siempre, hymne à Che Guevara
écrit en 1965 par Carlos Puebla. Vient aussi un cheminement rêveur, celui d’Elzear, de Serret, de Reflections, de Thelonious Monk, et de la tout aussi
« monkienne » composition de Fernandez, La Panthère. Avec, partout, une densité dans l’interprétation.
Sylvain Siclier
1 CD Dreamophone/Socadisc.
Sans Frontière Michel Fernandez Quartet Jazz Magazine n°729
Sans Frontiere Michel Fernandez Quartet sur France Musique
Michel Fernandez : saxophones Benoît Thévenot : piano François Gallix : contrebasse Nicolas Serret : batterie
Michel Fernandez c’est d’abord un son de ténor dont on peut identifier les racines assez aisément : issues du free et des fondations les plus profondes du jazz. Citons dans le désordre
Pharaon Sanders, Albert Ayler, une once de Shepp, Marion Brown bien que celui ci fut altiste, et un vibrato qui rappelle celui de Coleman Hawkins et paradoxe au soprano un son droit et plein.
Musique des années de feu comme ils disent, coltranienne, du blues ou non normé, des ostinatos bien formés, de la modalité, de l’harmonie jazz avec le Reflections de Monk, musiques sans
frontières, musiques sans œillères. Michel n’est pas seul dans cet enregistrement et nous nous attarderons sur la rythmique qui sait emmener la musique vers un paroxysme qui n’est pas sans nous
rappeler le trio Meldhau, Grenadier, Jorge Rossi ou Jeff Balard ou alors se basant sur la répétition et le développement de motifs un peu à la Mal Waldron. Un beau disque où le plaisir, ce n’est
plus le moment de la réflexion mais du jeu, se fait sentir et qui à chaque écoute se dévoile nous donnant l’envie d’y retourner un peu plus. Dans un sens c’est son apparente simplicité qui nous
touche c’est assez rare pour le signaler, dans notre bouche c’est un compliment.
A peine remis des puissantes émotions que nous avait procurées l’album « Mélange de rage » en 2019 où le Michel Fernandez Quartet donnait à entendre un jazz alerte et tonifiant
magnifiquement servi par des musiciens soudés et complices, voici que juste un an après le saxophoniste remet le couvert avec ses trois fidèles compagnons Benoît
Thévenot (piano), François Gallix (contrebasse) et Nicolas Serret (batterie) autour du projet « Sans Frontière », tout aussi abouti mais surtout
marqué d’une empreinte encore plus collective que le précédent. Si le plaisir de jouer ensemble est encore plus présent et soude véritablement les musiciens autour de ce jazz libre et intense, on
se doit de remarquer que le travail collectif est davantage mis en évidence par le fait que Michel Fernandez n’est pas cette fois seul à signer les compositions ; il
laisse la place à Nicolas Serret qui signe deux titres et surtout c’est tout le quartet qui signe deux autres compositions ( deux autres titres étant des reprises ).
L’album s’ouvre sur le traditionnel la Forêt de Bougarabou tout à fait caractéristique du style et des attaches de Michel Fernandez par les senteurs qu’il dégage évoquant
l’Afrique, ses forêts et ses percussions. Une superbe ligne de ténor créant vite l’accoutumance se dessine avant l’arrivée du piano et de toute la rythmique en renfort. Pour conclure
le morceau, le thème revient sur un mode encore plus libéré et appuyé. Avec Soledad , qui fait référence au nom d’un trio qu’avait formé Michel Fernandez dans sa période africaine des
années 90, le sax se fait encore plus free, la contrebasse grondante et le piano pétillant pour un voyage ensoleillé ponctué par un gimmick obsédant de sax. Un arbre planté est une
des deux compositions de Nicolas Serret ; elle débute par des chicaneries espiègles entre sax et batterie comme pour évoquer la lente naissance de l’arbre avant sa croissance et son
épanouissement qui se réalise avec l’arrivée progressive de la contrebasse et du piano.
Spirit signé par tout le quartet apparaît comme une divagation collective apaisée, faite pour introduire superbement la reprise de la ballade de Thélonious Monk
Reflections, un thème qui aussi bien en trio qu’en solo a accompagné toute la carrière du génial pianiste. Dans cette relecture, c’est le ténor qui tient le premier rôle mais sait aussi
s’effacer pour laisser Benoit Thévenot placer un chorus convaincant. Avec No Border, on retrouve une composition de Michel Fernandez, introduite par la contrebasse de
François Gallix qui prépare au déferlement du soprano avec son cortège d’accélérations et de rafales impulsées par toute la rythmique impeccablement soudée.
Nouvelle déambulation libre et libérée avec Duty Free signée par le quartet et qui stimule malicieusement les cochlées comme pour annoncer l’arrivée sournoise de La
panthère, une autre composition de Michel Fernandez, où se loge chorus de contrebasse et de piano au milieu du dynamique cheminement du ténor qui évoque furtivement une certaine panthère
rose, tout aussi fouineuse. Arrive la deuxième composition de Nicolas Serret, Elzear une balade apaisante au soprano avec de fines touches de contrebasse, batterie et piano
pour habiller le tout et en faire une totale réussite, toute en grâce et équilibre.
C’est le classique Hasta Siempre du compositeur cubain Carlos Puebla en hommage à Che Guevara (immortalisé chez nous par Manu Chao) qui vient bien opportunément conclure un album
porteur de l’espoir de voir s’estomper les frontières entre les peuples et les continents au profit d’un supplément de liberté comme le jazz de Michel Fernandez a toujours voulu nous en montrer
le chemin.
Une nouvelle étape marquante dans le parcours du Michel Fernandez Quartet qui a certainement hâte de venir défendre ce projet sur un maximum de scènes dès que la musique live sera
dé-confinée. En attendant, l’album sera disponible le 19 juin 2020 (distribution Socadisc /Dreamophone ).
Troisième album du Michel Fernandez Quartet "Sans Frontière"
Le Michel Fernandez Quartet, crée en 2016, vient de sortir en juin un troisième album* « Sans Frontière » chez
« Dreamphone/Socadisc.
Constitué de Michel Fernandez saxophoniste soprano et ténor, professeur à Lyon, de Benoît Thévenot au piano, François
Gallix à la contrebasse et Nicolas Serret à la batterie, ce Quartet nous propose des univers nourries d’afro-beat, de free, de jazz plus classique (est-ce
que Monk est réellement classique ?), dans une grande qualité de jeu collectif et de chacun de ses membres.
Michel Fernandez est bien au rendez-vous.
Inspiré, initiateur, omniprésent tout en restant en discrétion, il mene le cap.
On le retrouve batailleur, charmeur, rugueux dans l’ensemble de cet album élaboré à partir de trois de ses compositions (Soledad, No Border, La panthère), de l’arrangement d’un traditionnel (La
Foret de Bougarabou) ainsi que de six autres titres (dont une reprise de « Reflections » de Monk et du célèbre thème « Hasta Siempre » de Carlos Puebla).
Alimenté par une grande liberté d’improvisation, le son des sax (s) est particulièrement captivant, quand il pousse l’instrument dans ses retranchements,
Mais si Michel Fernandez au rendez-vous il est également entouré par de sacrés pointures : en premier lieu, Benoit Thévenot – qui doté d’un puissant
imaginaire, tourne, retourne les phrases, pour nous amener bien là ou il le souhaite – avec malice et légèreté.
Puis François Gallix à la bonne place, au son parfaitement maitrisé assoit une rythmique terriblement efficace mais non dépourvue de panache.
Enfin Nicolas Serret qui signe deux magnifiques compositions « Un arbre planté » et « Etzear » nous offre un phrasé rythmique intense, brillant,
coloré et subtil.
On sent dans cet album une ligne artistique claire, un respect des places, une volonté permanente d’équilibre/déséquilibre et de mises en surprises.
N’oublions pas le 5ème bonhomme – Pierre Baudinat qui a enregistré, mixé et masterisé le tout…
Album à écouter et à réécouter.
Antoine Stachetti Lyon Jazz Entreprise Juillet 2020
*Les deux premiers albums : Brazza Cry( Futura et Marge 2017 produit par Gérard Terronès).
– Mélange de rages ( Dreamophone/Socadisc 2019).
Sans Frontière Michel Fernandez Quartet Open Jazz France Musique
Formé en 2016, le groupe se compose de Michel Fernandez (saxophones), Benoît Thévenot (piano), François Gallix (contrebasse) et Nicolas
Serret (batterie). Ces quatre musiciens ont chacun de leur côté, bâti un univers à l’ombre des maîtres des années 60-70, “les années de feu”. Ils ont tourné avec des jazzmen prestigieux
en France et à l’étranger et participent au présent du jazz.
Sans Frontière Michel Fernandez Quartet Le Jazzophone
Enregistré en mars 2020 avec ses fidèles compagnons Benoît Thévenot, piano, François Gallix, contrebasse et Nicolas Serret,
batterie, le saxophoniste Michel Fernandez, ancien compagnon de route de
John Tchicai et Fela
Kuti nous revient avec un troisième album en quartet.
Dans ce nouvel opus, les quatre hommes nous proposent un jazz libre, chaleureux, affranchi de toute contrainte commerciale et expriment un palpable désir de jouer une musique qui se
situe, pour faire vite, quelque part entre le jazz modal, le free jazz et l’afrobeat. On y retrouve également, venues
de ses origines andalouses, ces sonorités hispanisantes qui charmèrent, entre autres, Miles
Davis (« Sketches of Spain »). Pour preuve, en clôture d’album, une très belle
version du fameux « Hasta Siempre » de Carlos Puebla qui fut popularisé dans le monde du jazz, par un certain Gato Barbieri. Mais si l’influence du chat argentin est certes
présente dans le jeu de Michel, ce n’est néanmoins pas de la servile copie, loin de là. Les neufs
autres titres sont dus à la plume de Michel ou à celle de ses comparses, à l’exception d’un
standard « Reflections » du à la plume de Thelonious Monk. On ne peut
qu’admirer le jeu des quatre hommes, soudés comme les doigts d’une main, à la fois compact et libre. Une mention spéciale au jeu de François Gallix, certainement l’un
des meilleurs contrebassistes français du moment, que l’on eut pu admirer maintes fois par ici, actuellement en tant que membre du trio de Fred D’Oelsnitz. Un
disque de toute beauté qui allie intelligence, swing, liberté et maturité.
Un saxophoniste ténor/compositeur, Michel Fernandez qui ne veut rien oublier de l’histoire récente de cette musique de
révolte, de combat pour la dignité. Une musique ouverte sur les autres cultures, une musique qui a marqué toutes les grandes transformations du 20e siècle. Sont évoquées toutes
les mémoires du passé pour construire une mémoire du futur et « Sans frontière », titre de l’album.
Un quartet – Benoît Thévenot, piano, François Gallix, basse et Nicolas Serret batterie – soudé par les
compositions du leader et qui partage la même esthétique. La braise couve, l’incendie n’est pas loin la liberté non plus.
Michel Fernandez Quartet :Sans frontière, Dreamophone/Socadisc
Nicolas Béniès
Michel Fernandez Quartet l'US Magazine Nicolas Beniès
Le Vercors est une terre de résistance qui sait s’adapter aux situations difficiles. Il en faut du courage pour maintenir à Villard-de-Lans, une programmation musicale quasi quotidienne en cette
période de disette culturelle. Fred Leclercq a cette force. Il propose une programmation éclectique et chaque soir (sauf le mercredi), les musiciens s’accordent et jouent sur sa minuscule
scène. Ils y retrouvent la sensation presque oubliée de la chaleur procurée par les applaudissements d’un vrai public.Ce soir, le Hiboubox accueille le quartet de Michel
Fernandez, saxophoniste lyonnais. C’est un habitué, tant son univers musical sans frontière colle au lieu. Avec lui, le trio inoxydable du Magnetic Orchestra, machine fusionnelle
qui produit le meilleur du jazz depuis près de dix ans sur toutes les scènes rhônalpines. Nicolas Serret (batterie) et François Gallix (contrebasse), section
rythmique implacable et Benoît Thévenot (piano), alter ego soliste de Michel.Ils sont venus présenter le nouvel opus du quartet « Sans Frontière » . Ambiance
arabo-andalouse avec Bird Boy ou plus africaine avec la Forêt de Bougarabou, le chant du saxophone (soprano pour la première et ténor pour la suivante) vient chercher en
nous des émotions que les plateformes de streaming n’avaient pas réussi à garder vivantes. Les chorus de Michel et de Benoît s’enchaînent, ce dernier nous invitant à voyager sur de longues nappes
de notes de piano très inspirées.
Cette musique est compacte, tonique, exigeante, parfois gaie ou violente. François Gallix en descendant de scène pour la pause le dit : « c’est sportif de jouer avec Michel ! » On sent
le public surpris, ému de ressentir à nouveau des émotions un peu enfouies. On se sent un peu coupable de ce plaisir, comme lorsqu’on dévore un steak sans retenue après une grosse randonnée. Si
ça fait du bien, pourquoi s’en priver ? François Gallix reprend seul à la contrebasse pour un long chorus très inspiré sur Duende. Dès qu’il donne les premières notes de la ligne
rythmique de Brazza, le quartet se remet en place et c’est reparti pour un deuxième set. Le public bat la mesure, les regards s’allument de plaisir, les enfants dansent devant la scène,
est-ce tout serait redevenu normal ?Malheureusement, non. Il faut remettre un masque pour rejoindre la voiture, se désinfecter les mains … pour combien de temps ? Mais la lueur d’espoir est
là et c’est grâce à des résistants comme Fred, Michel, François et Benoît qu’on retrouve le plaisir de la musique vivante, la seule qui vaille vraiment la peine d’être vécue. Eric Torlini Jazz
News Letter 24/08/20
Michel Fernandez Quartet au Festival Jazz Alp 2020
12/03/2020- Michel Fernandez Quartet à Jazz’Alp Festival 2020 .
Où l’on retrouve une formation que nous suivons avec assiduité dans nos colonnes.
Avec le quartet de Michel Fernandez on est assuré de faire le plein d’émotions et souvent de nouveautés.Pour se mettre en jambes, les quatre compères démarrent le concert avec Bird boy de Don
Cherry. Un « amuse oreilles ».Puis Michel Fernandez nous précise que ce soir nous allons entendre pour la première fois en public un tout nouveau répertoire qui vient de faire l’objet d’une
séance de studio. Bingo ! Le prochain album s’appellera « Sans frontière(s) ». Au rayon des nouveautés, cela commence avec Elzear une ballade composée par le batteur Nicolas Serret. Beaucoup plus
énervé suit Forrest où FrançoisGallix n’hésite pas à « percussionner » sur sa très belle contrebasse et Benoît Thévenot de se percher vite et fort. L’Afrique chère à Michel Fernandez n’est pas
loin. Un arbre planté débute par un très long solo de Nico à la contrebasse avant que les trois autres le rejoignent sur une « fausse » valse qui prendra bien vite force et vigueur. Michel
au soprano s’envole. Puis Nicolas enchaîne sur un long chorus aux baguettes puis aux mailloches. Instinctivement la banane se dessine sur les visages sur scène comme dans le public.Pour la figure
imposée du train* Michel présente une nouvelle composition Le train panthère. Un blues où Benoît sort le meilleur de son clavier.Fin de la première partie. Direction la buvette où le public
n’hésite pas à dialoguer avec les musiciens, à les congratuler. Le charme des petits festivals à taille humaine.
Reprise du second set avec Soledad. Encore un voyage radieux. La rythmique abat un superbe travail d’embellissement. Un tapis volant pour le ténor très en forme. Et puis ces musiciens aiment
prendre leur temps. Quand Benoît Thévenot entame un solo, il ne le fait pas à l’économie. Ses compères le scrutent et dégustent, et nous avec. François Gallix nous avait prévenu quelques minutes
avant : « Ce soir c’est peut être notre dernier concert. Lundi la vie peut s’arrêter. Alors on va continuer à tout donner ». Un vrai cadeau. Changement d’ambiance avec Hypnotango extrait du
précédent album très remarqué « Mélange de rages ». On poursuit avec Brazza Cry d’un autre album. Toujours l’Afrique si chère à Michel. François éructe (cry) tout en jouant. La température
monte. Benoît nous gratifie à nouveau d’un somptueux chorus. Les guibolles commencent à vivre leur vie en toute liberté! Yeah! Après un tel effort, on calme le jeu avec un passage chez Monk et
son élégante ballade Reflections. Calme, mais quel groove de part et d’autre ! Le sax pleure avec émotions. Nous les partageons. On s’achemine vers la fin du concert avec Chaudière, morceau
plutôt free où chacun part dans ses élucubrations. Une fois en tutti le morceau s’assagit sans perdre de son énergie. Pour le rappel, le groupe appelle l’ingénieur du son, Pascal Billaud, sur
scène avec son sax alto. Ils se lancent dans une composition Colo et Pascal s’en sort plus que bien. Il suffit de voir les dialogues qui s’instaurent entre le ténor et l’alto pour comprendre la
magie du moment. La salle est enthousiaste et en redemande.. ça sera Turnaround d’Ornette Coleman. En conclusion, nous avons apprécié des gars qui ont des tripes et qui savent prendre du plaisir
à jouer ensemble et à le transmettre. *Pour rappel, il a été demandé à chaque groupe de cette édition de présenter un morceau en rapport avec la thématique du train pour honorer la reprise du «
petit train de La Mure » en 2020.
ONT COLLABORÉ À CETTE CHRONIQUE : Pascal Derathé, Dominique Salvetat
Jazz-Rhone-Alpes.com 16/03/20
Michel Fernandez Quartet à La Ferme à Jazz 07/02/20 Bourg-en- Bresse
Jazz pur jus, coloré et épicé avec Michel Fernandez Quartet
Dès les premières notes, le Michel Fernandez Quartet a plongé son public dans un fleuve pas tranquille. Ses diverses sources en ont fait un jazz brûlant, mâtiné de soleils divers, et bien servi
par quatre musiciens au top.
Un pianiste ‘haut de gamme’, certes, le terme n’est peut-être pas neuf, mais quand le talent s’assortit de trouvailles, de créativité, il faut bien dire que la formule est juste.
Le contrebassiste, un brin sauvage, un brin poète, inspiré, a apporté ses cordes envoûtantes au long de ces voyages musicaux extraordinaires.
Quant au batteur, rien à voir avec les frappeurs d’enclume qui vrillent les oreilles. Nous avions là une batterie forte en délicatesse et délicate en puissance, de celles qui font de la musique,
de la vraie, sans complexe ni outrance.
Quant aux sax, rien à jeter ! mais tout à savourer. Tout dans l’expression, dans la sensibilité, dans la nuance, sans forcer, tout en balançant du rythme : voilà qui dégageait une belle
énergie, et ravissait les oreilles.
Les compositions ? Michel Fernandez a réussi le tour de force de les faire résonner dans notre intimité musicale, comme si, avant même de les entendre, elles s’étaient déjà
glissées dans notre imaginaire ; pour un peu, on les aurait presque « reconnues »!
Bref, ce quartet-là, brillant et talentueux agitateur de neurones, charmeur d’oreilles nous a entraînés dans sa douce folie, de celle qui fait vibrer les cœurs, et fait ressortir d’un concert
avec l’impression que le monde est plus beau.
Jazz Letter Rhone-Alpes 09/02/20
Pour retrouver ce jazz vivant, ardent, intense, le CD « Mélange de Rages » vous attend.
CREDIT PHOTO MARTIN KLEBINDER
le jazz est là présente Michel Fernandez Quartet le 14/06/19
Nous avions fortement apprécié le quartet de Michel Fernandez que nous avons reçu en mars 2018. Depuis, la formation a continué son
chemin donnant des concerts dans divers endroits en France (dont le fameux club Sunside à Paris) recevant à chaque fois un accueil chaleureux et
enthousiaste du public. Parallèlement à l’activité sur scène, Michel Fernandez conçoit un nouvel album : Mélange de Rages sorti en début d’année et qui a suscité de nombreuses critiques élogieuses. Le groupe affiche toujours la même cohésion renforcée par
l’expérience de chacun de ses membres complices qui affichent autant d’énergie que d’ardeur dans leur jeu au service d’une musique dont les influences et inspirations ne peuvent que nous
réjouir : plongées dans l’univers coltranien, clin d’oeil à Rollins avec un calypso, souvenir des audaces de Tchicai avec lequel Michel
Fernandez a travaillé, ou encore l’Afrique avec « en prime » un magnifique thème d’Abdullah Ibrahim (Dollar Brand). Autant que dans le
précédent album Brazza Cry, on est emporté jusqu’au bout par des thèmes au titre évocateur comme
Duende , Hypnotango , Monk in Afrika… Il y avait donc
urgence à faire revenir cette formation dans laquelle on retrouve aux côtés du saxophoniste les fidèles BenoîtThévenot au piano, François Gallix à la contrebasse et Nicolas Serret
à la batterie Ceux qui l’avaient déjà entendue auront sans aucun doute grande envie de revenir, occasion pour ceux qui l’avaient manquée de la découvrir. Le public qui connaît bien la qualité des
concerts de Le Jazz Est Là, une fois de plus, ne sera pas déçu. Citons pour finir, s’il faut achever de convaincre, trois critiques spécialistes renommés :
" Les membres de ce quartette formé en 2016
distillent un groove où rigueur et efficacité semêlent de
nostalgie et de modernité..."
François-René Simon Les Chocs de Jazz
Magazine
" Superbe quartet…et bientôt surgit l’envie de
danser ". Alex Duthil Open
Jazz France Musique
" Un univers coltranien renouvelé, Michel Fernandez
garde les traces de ses collaborations avec John Tchicai et Pharoah Sanders". Nathalie Piolé Banzzaï France Musique
Offrons donc à ce groupe, comme pour nos précédents concerts, la salle bien remplie qu’il mérite, dans le cadre
du magnifique Domaine du Prieuré d’Estagel.
Patrice Goujon pour Le Jazz Est Là le 16 mai 2019
http://jazzestla.blogspot.com
Jazz ou pas jazz : quelques pièces françaises à conviction
Enfin, le saxophoniste Michel Fernandez, accompagné par le piano cristallin mais profond de Joël Sicard, et par une solide rythmique, François
Gallix (cb) et Nicolas Serret (dm), poursuit ce qu’il y a de meilleur en jazz : un quartette soudé et impliqué, un saxo soprano coltranien, un ténor puissant, et à
l’arrivée un merveilleux disque enraciné, intemporel, donc moderne. Exactement ce qu’a toujours insufflé Terronès. « Brazza Cry » (Impro 09). OUI !
Mélange de rages Michel Fernandez Quartet par Nicole Videman Latins de Jazz
Michel Fernandez Quartet au Bémol 5 avec « Mélange de Rages » par Nicole Videmann | 24 février 2019 | Chorus, Tempo.
Du jazz ardent sans concession Après la sortie de l’album « Mélange de Rages » le Bémol 5 accueille Michel Fernandez Quartet le 01 mars 2019. Ecouter sur scène le nouveau projet du saxophoniste
permet de saisir l’essence de son jazz ardent et sans concession.
Situé au cœur du Vieux-Lyon le restaurant/jazz club Bémol5 continue depuis son ouverture, le 21 avril 2017, à programmer des concerts où s’expriment largement des musiciens issus de différents
styles de jazz . Toujours en prise avec l’actualité musicale du disque, Bémol 5 accueille Michel Fernandez Quartet le 01 mars 2019 à 20h30 pour un des concerts de la tournée de lancement de
l’album « Mélange de Rages » (Dreamophone Socadisc) sorti en janvier 2019.
Michel Fernandez Quartet Deux ans après « Brazza Cry », véritable pamphlet brûlant d’énergie, le saxophoniste Michel Fernandez revient en quartet.
Autour des saxophones soprano et ténor du leader, on retrouve les fidèles François Gallix à la contrebasse et Nicolas Serret à la batterie alors que le piano est désormais tenu par Benoit
Thévenot. Avec ardeur, tous les trois se mettent en orbite autour de la sphère musicale de Michel Fernandez dont l’identité singulière allie des influences issues de la mouvance free à d’autres
venues d’Afrique et à des échos d’Amérique latine. Autour d’un nouveau répertoire, le quartet participe à une mouture renouvelée de la musique de Michel Fernandez. En toute liberté, les quatre
compères condensent leur énergie et leur inspiration sur « Mélange de Rages » où leurs colères musicales ménagent avec bonheur quelques moments de sérénité.
« Mélanges de Rage ».
Sur les neuf pistes de l’album « Mélanges de Rage », le Michel Fernandez Quartet donne à découvrir plusieurs aspects de leur musique. Sur Duende, le saxophone soprano s’élance tel un lutin
espiègle dans un chorus fulminant avant de laisser s’exprimer le piano flamboyant. Après un motif répétitif entonné par le piano, le saxophone ténor élève ses cris rageurs et transforme Chaudière
en une incantation tempétueuse à laquelle le piano répond par un chorus frénétique. La turbulence du propos se poursuit avec un solo fougueux de la batterie. La rage fait plus qu’affleurer !
L’atmosphère change avec High Life, ce calypso joué au ténor par le leader qui fait un clin d’oeil à la phraséologie de Sonny Rollins et à la tradition musicale africaine retranscrite dans
l’album « Highlife » du regretté pianiste Randy Weston dans les années 1960. La main droite du piano élabore un solo vibrant et radieux alors que la main gauche invite le son d’un orgue
groovy.
Vasvirag entraîne le quartet dans une expression colérique et fragmentée qui fait écho au courant du free-jazz des années 80. Déjà enregistrée sur l’album « Passages » de Michel Fernandez,
Brumes est interprété sur un tempo de ballade où le jeu du ténor s’apaise. La contrebasse majestueuse offre un instant de plénitude recueillie. Après un préambule pseudo-chaotique le ténor expose
de manière ludique et peu académique la mélodie d’Hypnotango que le piano fait vibrer ensuite dans un chorus impétueux. Proche du son du doudouk, le soprano transforme Ishmaël, la composition du
pianiste Abdullah Ibrahim en une cérémonie incantatoire. Le piano propose ensuite un interlude tout en relaxation avant que le quartet ne termine la prière. Monk in Africa fait un clin d’oeil
complice à Well,you Needn’t de Monk mais le morceau boppisant s’évade très vite du côté de l’Afrique. L’album se termine avec le nébuleux El Camino où le ténor ensorcelant délivre une
litanie envoûtante. Savourer la musique de « Mélanges de Rage » un casque sur les oreilles ne dispense pas loin s’en faut d’une écoute live, car c’est bien sur scène que la musique de Michel
Fernandez prend toute sa force et délivre l’étendue de ses contrastes. Rendez-vous le 01 mars 2019 à 20h30 au Bémol 5 pour vibrer à l’unisson avec
le Michel Fernandez Quartet.
Jazz Rhône-Alpes News Letter 01/03/2019 Michel Fernandez Quartet au Bémol 5
01/03/2019 – Michel Fernandez Quartet au Bémol 5.
C’est au Bémol 5 que le Michel Fernandez Quartet avait donné rendez-vous à ses amis lyonnais pour marquer la sortie de son nouvel album Mélange de rages (Dreamophone – Socadisc 2019) qui a
déjà retenu l’attention de Jazz-Rhone Alpes.com qui vous en a proposé une chronique il y a quelques jours .Ce soir autour de son leader Michel Fernandez (compositons et >saxophones ténor et
soprano), les accompagnateurs Benoit Thévenot (piano) François Gallix (contrebasse) Nicolas Serret (batterie) se sont mis sur leur trente et un et sont prêts à booster leur leader pour qu’il
donne le meilleur de lui-même. C’est naturellement Mélange de rages qui constitue le cœur du programme des deux sets de la soirée sans exclure un petit détour vers des compositions d’albums
précédents (Almeria, Brazza cry…). Comme toujours avec les vrais musiciens, les nouvelles compositions ont déjà évolué en live s’étoffant de nouveaux chorus ou d’audacieux enchaînements comme par
exemple à la fin du premier set le très free Vasvirag qui débouche sur un passionné Chaudiere où François Gallix n’en finit pas de relancer la superbe mécanique de précision que constitue ce
quartet. Le deuxième set s’ouvre sur Duende (au sax soprano) qui voit sa durée plus que doublée par rapport à l’album. C’est High Life, ce calypso à la Sonny Rollins particulièrement convaincant,
qui clôt le set et met tout le monde d’accord sur le fait que nous tenons là un quartet de haut vol que les programmateurs devraient s’arracher tant il est maintenant au sommet de sa maturité
musicale rempli de la rage collective de jouer ensemble comme le signe clairement le titre de leur album « Mélange de rages ». Sympathique surprise pour le rappel , une relecture efficace
du Turnaround d’Ornette Coleman. Encore une belle soirée au Bémol 5. Ont collaboré à cette chronique :
Gérard Brunel JAZZ NEWS LETTER RHÔNE-ALPES.
Michel Fernandez Quartet au Théâtre Max Jacob Les Aprem'Jazz Quimper
Crédit photo Gilles Carrière
Michel Fernandez. L’exigence au bout du saxo Publié le 26 février 2019 à 17h08 Gilles Carrière Le Télégramme Quimper Festival Apem'Jazz.
Michel Fernandez en formule quartet, dimanche, au Théâtre Max-Jacob dans le cadre des Aprèm’Jazz : une formule singulière à l’exigence haut de gamme. Le jazz peut, parfois,
s’apparenter à un rituel un brin singulier. Celui offert par le Michel Fernandez Quartet constitue une expérience en soi. Par ses coups de saxo expressifs, son goût immodéré pour le free mais
aussi son appétence pour les sons venus d’Afrique, Michel Fernandez s’est construit un univers riche et complexe, envoûtant à bien des égards. Le groupe, qui foulait dimanche dernier, dans le
cadre des Aprèm’Jazz, la scène du Théâtre Max-Jacob, s’est promené, les yeux fermés, sur les codes usinés par le patron. Le Lyonnais d’origine andalouse avait promis de combiner les plages de «
Brazza Cry » (sorti en 2017) avec celles encore chaudes de « Mélanges de rage ». Il n’a pas trahi. En une heure et demie chrono, Fernandez et ses boys (le pianiste Benoît Thévenot, le batteur
Nicolas Serret et le contrebassiste François Gallix) ont su s’arracher sans compter sur une esthétique pointue cherchant manifestement à « ouvrir » le jazz actuel. Dans une salle loin d’être
pleine (quelque 80 spectateurs seulement) mais dont les vieux murs craquelant ont restitué à merveille un son précis, Michel Fernandez n’a pas fauté, loin s’en faut. Sans conteste, il forme l’un
des plus discrets de nos (grands) jazzmen. Il est aussi l’un des plus somptueux. Bref, un show tout à la fois exigeant et haut de gamme, idéalement lové dans le dernier tiers la saison.
Gilles Carrière
Interview Michel Fernandez au Théâtre Max Jacob Quimper
Ses parents étaient des réfugiés politiques originaires d’Andalousie. Outre le son arabo-andalou, le saxophoniste Michel Fernandez aime le free et les
sonorités africaines (l’album « Brazza Cry »). Il sera ce week-end, en quartet, au théâtre Max-Jacob dans le cadre des Aprèm’Jazz.
Quelle a été la genèse de « Brazza Cry » qui semble puiser son inspiration dans les musiques du Sud ?
J’ai vécu une douzaine d’années en Afrique de l’Ouest au Bénin à Cotonou, en Afrique Centrale au Congo-Brazzaville puis au Maroc à Casablanca. Je travaillais pour les Centres culturels français
appelés aujourd’hui Instituts français : j’y enseignais la musique et participais à diverses actions culturelles de coopération. J’ai joué avec un grand nombre de musiciens afro-beat à cette
époque en particulier Fela Kuti. En 1999, j’étais à Brazzaville et j’ai vécu la guerre du Congo, ses horreurs et massacres. J’ai observé les implications et responsabilités des grandes compagnies
pétrolières et des réseaux de la « Françafrique » dans cette affaire, d’où le titre de l’album « Brazza Cry ».Dans quelle mesure votre quartet s’est-il imbriqué dans le projet ?
Le quartet actuel comprend François Gallix (contrebasse) Nicolas Serret (batterie) et Benoît Thévenot (piano). Ces musiciens de jazz de grande expérience ne sont pas fermés sur le langage
bop et le swing : ils cherchent comme moi à ouvrir le jazz actuel sans toutefois adopter une démarche pure free ou contemporaine et sont très soucieux des rythmes et des mélodies. C’est
exactement ce que je recherchais lorsque je suis arrivé à Lyon en 2009 et nous avons formé vraiment le quartet en 2016. De plus, je connaissais de longue date François Gallix, un magnifique
contrebassiste qui groove comme un Mingus et qui avait fondé le Crescent Jazz Club et le Collectif Mu dans les années 80-90.
Un artiste semble vous avoir marqué plus que tout autre en la personne de John Tchicai. Expliquez-nous…
En Europe, j’ai en effet joué longtemps avec le saxophoniste John Tchicai, décédé en 2012, un des grands pionniers du free-jazz. John était un ami très proche, d’origine congolaise mais de
nationalité danoise. Il cherchait à introduire des éléments de musique africaine dans le free.
« Brazza Cry » va souffler ses deux bougies ce printemps. Avez-vous un nouveau projet sur le feu ?
Notre nouvel album, « Mélange de rages », sort juste en ce moment sur le label Dreamophone (Distribution Socadisc). Nous aurons le plaisir de jouer certains titres du disque à
Quimper, en plus de ceux de « Brazza Cry ».
Pratique:
Michel Fernandez Quartet en concert dimanche 24 février (17 h) au théâtre Max-Jacob, Quimper. Entrée : 15 €, 20 €. Réservations à l’office de tourisme ou sur le
site www.apremjazz.com.
Gilles Carrière , Le télégramme 20/02/19.
Mélanges de rage Michel Fernandez Quartet US Magazine n°786 mars 2019
LE SOUFFLE BLEU JAZZ, Michel Fernandez quartet 2019 Redevenir sauvage.
Le jazz souffre d’une image étrange dans notre société aseptisée, atomisée qui n’accepte plus ni la violence, ni la sauvagerie et voudrait que toutes les relations humaines
soient policées, ordonnées, polies – dans tous les sens du terme. « Musique d’intello » dit-on du jazz, musique emmerdante en est la traduction, « qui prend la tête ». Pourtant, le jazz a été
qualifié dans un passé pas si lointain, de « musique de sauvages », perturbant nos chères têtes blondes. Des ligues se sont élevées contre le jazz – ensuite contre le rock -, considéré comme la
musique du diable. Le jazz sait exprimer – on l’a oublié – la rage, la colère, la sauvagerie qui se dissimule derrière cette société policée. Le jazz des années 1960-70 est marqué par le «
mélange de rages » – titre du dernier album du saxophoniste Michel Fernandez. La mobilisation dite des Gilets Jaunes est aussi le condensé de toutes les rages qui s’accumulent dans cette société
profondément inégalitaire.
La musique que propose Michel Fernandez et son quartet – Benoît Thévenot, piano, claviers, François Gallix, contrebasse, Nicolas Serret, batterie – tire ses origines de ces années de feu. John
Coltrane est une des références. « Jeune homme en colère » tel qu’il était qualifié au début des années 60, il a su par la sauvagerie de son art révolutionner une fois encore cette musique. Le
free-jazz a dynamité toutes les structures pour proposer une autre manière d’entendre. Michel Fernandez ne s’est pas contenté de reprendre le flambeau. Il apporte, avec ses compagnons, d’autres
expériences, d’autres affluents mêlant Afrique, Amérique latine – sans oublier le calypso et Sonny Rollins – pour concevoir d’autres solidarités, revenir à la fraternité et à la sororité. Il faut
savoir entendre le murmure du temps pour construire une mémoire du futur. Nicolas Béniès « Mélange de rages », Michel Fernandez quartet, Dreamphone/Socadisc.
Nicolas Beniès.
MICHEL FERNANDEZ – Mélange De Rages (2019)
De façon quasi rituelle, le saxophoniste lyonnais Michel Fernandez nous gratifie tous les deux ans d’un nouvel album…2013, 2015,
2017 avec le remarqué “Brazza Cry” et maintenant 2019 “Mélange de Rages” qui va surprendre les habitués car il constitue une nouvelle évolution vers un jazz
plus affirmé, plus construit et même plus esthétique sans pour autant céder à la facilité. Il faut dire que son quartet regroupe maintenant Benoît Thévenot (piano),
François Gallix (contrebasse) et Nicolas Serret (batterie) soit trois musiciens totalement soudés à travers leur solide expérience commune dans le trio
Magnetic Orchestra. Ici sur “Mélanges de rages”, il s’agit bien d’un album en quartet, le Michel Fernandez Quartet ou certes si le saxophoniste apporte la
plupart des compositions c’est tous les musiciens qui participent pleinement au processus créatif.
Dès le morceau d’ouverture de l’album Duende, la cohésion de la formation est mise en évidence ; si le soprano sonne haut et clair le piano bien appuyé par la rythmique
prend toute sa place. Sur le deuxième thème, Chaudière, qui avoisine avec les dix minutes, chaque instrument a son droit d’expression à commencer par la contrebasse de
François Gallix à travers le fabuleux gimmick d’ouverture qui revient régulièrement dans le morceau alors que le ténor “choruse” amplement avant de faire place nette au piano
enflammé de Benoît Thévenot et à un superbe final au grand complet. Le sax de Michel Fernandez introduit seul High Life et très vite lui qu’on croyait inconditionnel de
John Coltrane et de Pharoah Sanders on le surprend à sonner comme un calypso de Sonny Rollins sous le regard complice de ses accompagnateurs ; une surprise vraiment très réussie de
cet album.
Vasvirag apparait comme une courte digression free avant la reprise de Brumes un thème déjà enregistré par Michel Fernandez mais qui prend ici une dimension de ballade
apaisée et romantique au fil de la contrebasse de François Gallix et des notes légères de piano de Benoît Thévenot. Avec Hypnotango on a le choix entre du tango free coté sax ou
du tango hypnotique coté piano, à moins que ce ne soit l’inverse… dans tous les cas les contrastes sont réussis. C’est la batterie de Nicolas Serret qui introduit Ishmael (une
composition d’Abdullah Ibrahim a.k.a. Dollar Brand) pour un autre long morceau de bravoure qui laisse de la place à l’expression de chaque musicien et aux cheminements subtils de
profondes émotions. Sur Monk in Africa, la fusion réussie du piano “monkien” de Benoît Thévenot avec les influences africaines de Michel Fernandez apparaissent comme une évidence
réjouissante conduisant tout droit aux cheminements sinueux mais somme toute serein de El Camino et son sax capiteux.
Au final un grand cru 2019 pour le Michel Fernandez Quartet que ce Mélange deRages (Dreamophone Socadisc 2019). Les lyonnais pourront les
retrouver en live le 1er mars au Bémol 5 pour la sortie officielle de l’album.
Gérard Brunel Jazz Rhône-Alpes Février 2019
Mélange de rages Michel Fernandez Quartet par Frédéric Bruckert Le Progrès
Propulsée par un quartet phénoménal propice à l’émulation, la musique de Michel Fernandez est vive et foisonnante. Au Bémol 5 , le saxophoniste lyonnais fête la sortie de son nouvel
album Mélange de rage , qui fait suite à l’excellent Brazza cry, paru en 2017. Aussi exigeant que passionnant, Fernandez ne manque pas de ressources et de piquant. Après avoir
exploré l’univers de Fela Kuti, il se montre très à l’aise dans un répertoire de compositions originales, radieuses et de caractère, habitées par un feeling profond qui maintient l’intérêt de
l’auditeur. Au ténor comme au soprano, les orientations esthétiques du saxophoniste ravivent l’esprit volcanique de John Coltrane et de Pharoah Sanders, dont il demeure assurément le fils
spirituel.
Frédéric Bruckert LE PROGRES LYON MATIN
« On est bien dans un univers bâti à l’ombre des maîtres des années 60 et 70 et ça n’a rien d’étonnant
puisqueMichel Fernandeza forgé son style au Danemark aux côtés du maître John Tchicai, un des
pionniers de lanew-thing. Avec une sonorité pleine et chaleureuse qui aborde à bras le corps toute la tessiture de l’instrument, en particulier au ténor. Michel Fernandez est de ces saxophonistes
qui préfèrent l’expressivité à la technicité affûtée. On le situera ainsi plus du côté d’Archie Shepp, Gato Barbieri (jeune !) voire David Murray que de Michael Brecker ou Chris
Potter . »
Thierry Giard Culture Jazz / Citizen Jazz 2018
Michel Fernandez Quartet au Festival Croix-Rousse Melting Jazz Club
LYON - FESTIVALCroix-Rousse Melting jazz club : une première.
Temps fort du festival, le quartet du saxophoniste Michel Fernandez. Photo Progrès /Photo DR
Enfin, temps fort de cette première édition le quartet de Michel Fernandez, saxophoniste impétueux dont la réputation n’est plus à faire,
interprétera un jazz moderne, jamais superficiel qui surprend par son aspect à la fois spontané et réfléchi.
"...le nouvel album Mélange de rages est une synthèse des musiques contestataires du jazz “post-bop” : les années de feu. Michel Fernandez a
longtemps vécu en Afrique et, outre Coltrane, ses racines musicales sont John Tchicai – pionnier du free – pour le saxo, ainsi que le Nigérian afrobeat Fela Kuti. On sent ici à la fois comme une
recherche de la transe et une expression, sans doute plus politique, de la rage. Mais il y a également beaucoup de conviction et de sérénité, un souffle tantôt aiguisé, tantôt apaisant. La fièvre
monte, le jazz est un cri et un charme, une plainte et une danse. Il peut sortir ses griffes comme apprécier le calme et la beauté d’un jour et d’un sourire. De très haute tenue, le quartet –
concert et album – confirme des musiciens indiscutables qui passent d’un quasi-ascétisme à un lyrisme tranquille et une chaleur nocturne qui offre bien des soleils."
Stani Chaine LYON CAPITAL octobre 2018
Michel Fernandez Quartet au Bémol 5 lYONCREDIT PHOTO J-Pierre Jacquot.
Michel Fernandez séduit par l’émotion que
porte son souffle .
Le dernier témoignage discographique de Michel Fernandez s’intituleBrazza Cry. Ce fils spirituel d’Archie Shepp a croisé son sax avec celui du Danois John Tchicai, autre disciple de l’instigateur d’Attica Blues.
Longtemps étiqueté avant-garde, Fernandez demeure un saxophoniste qui cherche à mettre en avant les racines africaines du jazz. Son admiration pour John Coltrane et Fela Kuti ne font pas mystère.
Il suffit de l’écouter et de se laisser séduire par la grande spiritualité qui se dégage de son instrument et de ses compositions.
Frédéric Bruckert Le Progrès / Lyon matin 15/06/2017